Depuis la porte de la station nordique du Col de Carri, je vous emmène sur la boucle du Caramentrant. Essayez de le dire ? "Ca-Ra-Men-Trant " L'éthymologie de ce mot est assez amusante ! D'ailleurs, tous les noms de pistes sont intriguantes par ici "La Jujufrey" "La Grosse sapine" " La corna"

En Provence, selon les régions, il se nomme Carmentran, Caramentran mais aussi Carnava ou encore paillasse, c’est-à-dire, l’homme de paille, ce qui souligne bien son rôle de bouc émissaire. On fait « péter » caramentran en allumant à l’intérieur du mannequin d’inoffensifs mais spectaculaires explosifs. C’est « l’espetade » (1) qui a lieu le soir du dernier jour de carnaval et condamne définitivement le bonhomme Hiver. Rituellement, le mercredi des cendres, le mannequin doit être sorti de son trou (l’atelier de fabrication) et amené en grande pompe sur la place du village puis porté sur un brancard ou une litière… Il sera ensuite jugé. Carmentrant, attaché à son poteau est entouré par un cercle chahuteur et menaçant formé des jeunes du village, eux-mêmes déguisés pour la circonstance. Chacun, à son tour s’avance et témoigne contre l’homme de paille, l’accusant de tous les maux. Même si Caramentran a droit à un avocat, l’accusateur public prononce toujours la sentence de mort : Brûlé vif ou noyé.

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